En mai 1498, trois caravelles commandés par Vasco de Gama arrivent à Calicut, au Malabar, qui est le principal port indien du commerce des épices. En 1510, GoaW devient la capitale de l’Empire portugais des Indes qui comprend l’ensemble des côtes occidentales et le Bengale (1536). Dans les années 1540, l’arrivée des Jésuites est suivi des premières destructions de temples hindous et des premières conversions imposées. Goa se couvre de grandes églises et devient le centre de l’action missionnaire chrétienne en Asie.
Les marchands des grandes puissances économiques de l’Europe sont attirées par l’Inde dès le début du XVIIe siècle, séduits par les profits réalisés par les Portugais. Des marchands anglais reçoivent en 1600 l’autorisation royale de fonder une compagnie à capitaux privés, ayant le monopole du commerce entre l’Angleterre et l’Asie : l’East India CompanyW. Ils sont suivis en 1602 par les Hollandais, puis en 1664 par les Français avec la Compagnie française des Indes orientalesW. Le comptoir de ChandernagorW (dans le riche Bengale), dirigé par Dupleix de 1730 à 1741, est le principal centre commercial français en Asie. La rivalité entre la France et l’Angleterre est de plus en plus exacerbée. Après la guerre franco-anglaise (1744-1763), il ne reste aux Français que cinq comptoirs : Chandernagor, Karikal, Mahé, PondichéryW et Yanaon. Ils perdurèrent pendant deux siècles avant d’être intégrés à l’Union Indienne en 1954.
A partir de 1765, la Compagnie anglaise reçoit de l’empereur moghol le pouvoir de lever l’impôt et de rendre la justice civile au Bengale; le nawab du Bengale conservant les prérogatives de défense et la justice criminelle. Mais très vite, la réalité du pouvoir est aux mains des Anglais. Avec l’arrivée en 1798 de Richard Wellesley comme gouverneur général de l’Inde, un plan de conquête est mis en œuvre et, à la fin du XIXe siècle, l’Inde et la Birmanie sont anglaises.
En 1813, la Compagnie perd son monopole commercial, et devient un instrument du gouvernement de Londres; l’armée absorbe la moitié de ses dépenses budgétaires; le persan est remplacé par l’anglais comme langue officielle.
En 1857, les Cipayes (troupes indigènes sous commandement britannique) se mutinent et l’insurrection gagne vite la vallée du Gange; elle est violemment écrasée avec une aide militaire de la métropole.
La Compagnie est supprimée et cède le pouvoir à la Couronne britannique; le gouvernement colonial est supervisé depuis Londres par l’India Office (véritable ministère de l’Inde).
A partir de 1861, le gouverneur général porte le titre de vice-roi et réside à Calcutta jusqu’en 1911, puis ensuite Delhi. En 1877, la reine Victoria est proclamé impératrice des Indes. On désigne cet empire du terme anglo-indien de Raj (souveraineté). A côté des territoires administrés par Londres subsistent 562 États princiers (couvrant un tiers du territoire et abritant le quart de la population) sous surveilance politique étroite de l’administration britannique.
Vers 1900, sur une population totale de 300 millions, la population britannique représente 80.000 civils et les 65.000 militaires (plus de la moitié des troupes terrestres britanniques). L’Inde ne connait pas de développement économique entre 1800 et 1947.
A partir des années 1870, des revendications politiques se développent parmi la petite élite d’Indiens anglicisés, qui retournent contre les colonisateurs les principes libéraux, démocratiques et constitutionnels, que ces derniers leur avaient enseignés. En 1885 est créée une organisation politique appelée le Congrès national indien, qui devient très vite un groupe de pression sur le gouvernement colonial et deviendra plus tard le Parti du CongrèsW. Un clivage entre élites hindoues et musulmanes apparait au début du XXe siècle : les musulmans fondent en 1906 la Ligue musulmaneW.
En 1919, GandhiW organise des campagnes d’agitation à l’échelle nationale pour protester contre des lois prolongeant certaines restrictions des libertés fondamentales instaurées pendant la guerre. En avril, le général Dyer fait ouvrir le feu sur une foule pacifiquement rassemblée à Amritsar (Pubjab) : 350 manifestants sont tués.
Gandhi réussit en 1920 à faire adopter par le Congrès un programme de non-coopération qui prendra fin en 1922 suite à l’incendie d’un commissariat de police ayant provoqué la mort de 22 policiers. De 1922 à 1929, il n’y a pas d’affrontements ouverts entre le Congrès et le pouvoir colonial.
En 1930, Gandhi déclenche le mouvement de la désobéissance civile; des démissions massives de fonctionnaires indiens paralysent l’administration coloniale. Un compromis semble possible entre Londres et le Congrès sur une transition vers l’indépendance, mais la Seconde Guerre mondiale en 1939 remet tout en question.
La fin de la guerre permet la reprise des négociations mais elles se compliquent par le fait que la Ligue musulmane et son leader Ali JinnahW demande en 1940 la création d’un État particulier, le Pakistan pour les musulmans de l’Inde. Les tensions inter-communautaires culminent à Calcutta où il y a, en août 1946, 10.000 morts en quelques jours. En 1947, le gouvernement britannique décide dans l’urgence de la partition de l’Inde et du Pakistan qui proclament leur indépendance les 14 et 15 août 1947. Le Pakistan à majorité musulmane est divisé en deux ensembles séparés par 1500 km de territoire indien : le Pakistan occidental (le Pakistan actuel) et le Pakistan oriental (qui fera sécession en 1971 pour devenir le Bangladesh). Cette partition déclenche de terribles violences : 500.000 morts et 15 millions de personnes déplacés. Gandhi meurt assassiné en 1948 par un extrémiste hindou.