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Renaissance de la peinture : | Styles artistiques Chronologie historique Index des artistes Musées virtuels | ||
Renaissance de l'architecture Renaissance de la sculpture
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Abandon du gothique et retour à l'antique et au roman En Italie, où il est né comme dans tous les pays d'Europe où il s'est ensuite répandu, le style de la Renaissance, qui puisait à la source de l'Antiquité, a remplacé le style gothique qui avait été de règle pendant les derniers siècles du Moyen-Age. Le style gothique était fonction d'une technique de construction qui avait déterminé un goût, créé de nouveaux critères de beauté. Cette technique est basée sur la voûte d'ogives, l'emploi de l'arc brisé plus résistant à la charge que le plein cintre, le report des charges sur des points renforcés par des arc-boutants (d'où la possibilité d'ouvrir la paroi entre eux au bénéfice de l'éclairage et donc des vitrails) et un élan vertical (développement du volume en hauteur). La Renaissance revint à une démarche inverse : le style ne dépendit plus des possibilités de la technique, il était fondé sur des principes esthétiques supérieurs, des concepts abstraits : la symétrie, les proportions, et sur l'emploi d'une langue strictement règlementée dans son vocabulaire et sa syntaxe : le système des ordres. En plaçant la beauté dans le respect de ces principes au détriment de toute autre considération, en condamnant notamment l'arc brisé pour revenir au plein cintre - jugé plus pur de dessin, la Renaissance renonçait aux exploits des maîtres-maçons du Moyen-Age : elle revenait à la voûte en berceau, à une conception statique de la construction, s'interdisait toute performance, l'élévation excessive du volume, l'allègement des parois, l'ouverture à la lumière - et elle le paya aussitôt de la décadence du vitrail. En ce sens, elle constitua une véritable régression. Elle condamna sans appel le dernier style du Moyen-Age où elle ne voyait, selon Vasari, que des ouvrages "monstrueux et barbares qu'on peut appeler plutôt confusion ou désordre". Brunelleschi et les premiers florentins étudièrent d'abord les monuments de l'art roman dans lesquels ils percevaient un dernier écho des formes antiques : l'église San Miniato admirée pour ses arcs en plein cintre et son décor géométrique, et le baptistère que son plan centré, son décor géométrique et ses mosaïques firent passer jusqu'au XVIIIe siècle pour un édifice antique. | |
C'est à Rome qu'ils étudièrent les monuments antiques : le Panthéon, le Colisée, le théâtre de Marcellus, les vestiges du forum, les arcs de Septime Sévère et de Titus, les thermes de Dioclétien et de Caracalla, la basilique de Maxence et celle de Constantin (l'antique Saint-Pierre démolie au début du XVIe siècle). | ![]() |
Des nouveaux principes En revenant au style de l'Antiquité, la Renaissance se soumettait implicitement à un certain nombre de règles générales - régularité, symétrie, proportion - qui devait présider à toute création architecturale. Ces principes fondamentaux sont devenus si usuels depuis lors qu'il faut faire effort pour réaliser qu'ils représentèrent un changement et en même temps une réaction contre les pratiques empiriques du Moyen-Age. | |
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Un nouveau langage La Renaissance en architecture s'exprime par des forme nouvelles tirées de l'art antique qui sont comme les mots d'un nouveau langage et constitue son style. Les ordres, à la fois système de proportion et langage décoratif, en sont le fondement.
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Les nouveaux types Les programmes de construction de la Renaissance ne différaient guère de ceux du Moyen-Age : il s'agissait avant tout de construire des églises et des palais. L'Italie en ajouta deux : la maison de campagne ou villa, et la place publique à ordonnance uniforme.
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Une nouvelle discipline Un art savant suppose une culture et des écrits pour la transmettre. L'Antiquité n'avait laissé qu'un traité d'architecture, celui de Vitruve traduit en italien pour la première fois en 1521. Les architectes de la Renaissance multiplièrent les traités, et l'imprimerie en assura la diffusion :
Avec les nouvelles conceptions de la Renaissance, l'architecture n'était plus seulement un corps de connaissances pratiques, elle devenait une science, elle requérait la maîtrise de disciplines multiples : dessin, perspective, géométrie, mathématiques, ... |
Un nouveau métier Le Moyen-Age ne voyait dans le constructeur des cathédrales qu'un maître maçon, un appareilleur ou un charpentier - ce qu'il était de par sa formation. En lui demandant des projets plus élaborés et une culture savante, la Renaissance lui rendit son nom grec d'architecte et le considéra comme un artiste : Brunelleschi et Michelozzo étaient orfèvres de formation. Raphaël, qui s'était initié auprès de Bramante, lui succéda à sa mort sur le chantier de Saint-Pierre. Vasari et Bramante étaient peintres de leur premier métier. Les sculpteurs connurent également la tentation de l'architecture, à l'image de Michel-Ange. Rares furent les grands architectes issus du métier du bâtiment. |
Bibliographie
La renaissance de l'architecture (de Brunelleschi à Palladio), Bertrand JESTAZ, 1995
La renaissance italienne, Jean-François BOISSET, 1996
Histoire des arts, Hervé LOILIER, 1996
Pour les passionnés d'architecture, un site à visiter : International Architectural Database