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Renaissance de la peinture :

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On applique généralement le terme de "Maniérisme" (de l'italien maniera qui signifie style) à l'art de la période comprise entre 1520 et 1580. Les oeuvres maniéristes sont raffinées, sophistiquées.

D'abord symbole d'une rupture brutale avec les objectifs de la Renaissance, elle désignait une décadence et une dégénérescence en contradiction avec les idéaux d'harmonie des générations antérieures. De nos jours, le maniérisme apparaît davantage comme une continuation et une poursuite des recherches mises en oeuvre à l'époque de la Renaissance.

A partir des années 1527-1530, l'esprit triomphant de la Renaissance connait une crise brutale qui détruit l'optimisme serein du début du siècle. Le sac de Rome en 1527, synonyme d'effondrement de la politique papale, la mainmise croissante des Espagnols sur l'Italie et la nécessité pour l'Eglise d'opposer un obstacle aux progrès alarmants de la Réforme : telle est la toile de fond sur laquelle se détachent les interrogations des artistes. Ecrasés par l'exemple des géants du début du siècle - Raphaël, Michel-Ange et Léonard de Vinci - ces derniers cèdent à deux tentations : l'imitation outrée des grandes formules stylistiques dès lors vidées de leur contenu, l'exacerbation du "moi", de la singularité du créateur à travers son expression spécifique : "la maniera".

En ce sens, le maniérisme recouvrira toute tendance à la transformation arbitraire et à la déformation du réel, au service de "l'expressivité" et de la recherche du "grand style".

Les caractéristiques de ce style :

  • la perte de clarté et de cohérence de l'image,
  • la multipliction des éléments et des plans,
  • une symbolique complexe qui se réfère à des domaines méconnus aujourd'hui (alchimie, art du blason, langage des fleurs, ...),
  • le goût prononcé pour un érotisme esthétisant,
  • la déformation et la torsion des corps,
  • le gôut des schémas sinueux, dont la "figure serpentine" (en S),
  • la recherche du mouvement,
  • la modification des proportions des parties du corps,
  • les contrastes de tons acides et crus,
  • l'allongement des formes.
Le Tintoret - The Birth of St. John the Baptist Les artistes florentins sont les précurseurs de cette tendance. Mantoue avec Jules Romain et Parme avec le Parmesan adoptent très vite le nouveau style. A Venise, le Tintoret peint des cycles gigantesques donnant un sentiment fantastique d'espace. Le maniérisme romain s'exprime surtout dans la seconde moitié du siècle lorsque Rome dévastée en 1527 reprend son importance. Le souffle hors mesure du Jugement dernier de Michel-Ange marque les esprits.
Réaction de la Contre-Réforme

A Rome, l'esprit de la Contre-Réforme, en réaction à la montée du protestantisme, suscite une forte reprise de l'architecture religieuse. C'est dans ce contexte que Vignole se détache le premier du milieu maniériste par un retour progressif à la retenue et à la franchise des masses architecturales. La publication de la Règle des cinq ordres d'architecture en 1562 consacre la restauration de principes classiques.


Pontormo, le (1494-1557)
Le représentant le plus important du maniérisme. Il fréquenta d'abord les ateliers de Léonard de Vinci, avant de devenir l'un des plus proches collaborateurs d'Andrea del Sarto. Il pratique un art étrange et angoissé, aux couleurs froides et irréelles; les poses des personnages sont compliquées et sinueuses; les compositions denses et complexes sont mouvementées et dramatiques.

Bronzino, Agnolo (1503-1572)
L'un des meilleurs représentants du maniérisme toscan. Il fut le peintre officiel de la cour des Médicis à Florence et réalisa un grand nombre de portraits ainsi que des tableaux religieux. Son style, qui doit beaucoup à son maître Pontormo, est froid, raffiné, aristocratique et techniquement brillant dans son rendu des détails et des couleurs des surfaces.
Parmesan, le (1503-1540)
La déformation maniériste atteint son maximum dans l'oeuvre étrange de ce peintre, qui se forme auprès de Corrège

Vasari, Giorgio (1511-1574)
Ecrivain, peintre et architecte italien, réputé pour les biographies qu'il consacra aux plus grands artistes de la Renaissance italienne. Il publie ses Vies des plus excellents peintres, sculpteurs et architectes en 1550

Tintoret, le (1518-1594)
L'un des plus célèbres peintres maniéristes vénitiens. Son œuvre, très abondante, fut produite pour les églises, les confréries et les notables de Venise, ainsi que pour l'État vénitien. Les cycles peints de 1546 à 1587 pour l'église et la scuola di San Rocco sont les plus impresionnants. Il maintient l'unité du tableau par une couleur vibrante et par un clair-obscur fantastique et dramatique.

Véronèse, Paolo (1528-1588)
Peintre vénitien, il affectionne les formes opulentes, la lumière qui exalte épidermes, textures et grands espaces. Sa peinture est un long cantique aux femmes à la chevelure dorée vêtue d'étoffes moirées. Il peint d'immenses tableaux sur toile comme Les Noces de Cana (1563) ou Le Repas chez Levi (1573).

Cellini, Benvenuto (1500-1571)

Renaissance de la sculpture

Palladio, Andrea (1508-1580)
Vasari, Giorgio (1511-1574)
Ammannati (1511-1592)

Renaissance de l'architecture


Bibliographie

Histoire des arts, Hervé LOILIER, 1996
La peinture de la renaissance, Manfred Wundram, 1997
La renaissance italienne, Jean-François BOISSET, 1996